Soutenance de la thèse de doctorat de sociologie sur les petites associations de solidarité internationale
du Gard et de l'Hérault


Emmanuel AMOUZOUN a soutenu une thèse de DOCTORAT de sociologie le jeudi 24 juin 2021 à Université Paul-Valéry Montpellier 3.

Titre de la thèse : Les petites associations et la solidarité internationale : une analyse sociologique des expériences ordinaires d’engagement.

Composition du jury : Hélène HOUDAYER, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directrice de thèse,
                                          Elisabeth HOFMANN, Université Bordeaux Montaigne,
                                          Philippe JORON, Université Paul-Valéry Montpellier 3,
                                          Emmanuel JOVELIN, Professeur au CNAM Paris et
                                          Gautier PIROTTE, Université de Liège.

Qu’elles soient désignées par le vocable d’IPSI (Initiatives Populaires de Solidarité Internationale) (PIROTTE et GODIN, 2013), ou par celui d’IPD (Initiatives Privées de Développement)
(KINSBERGEN et SCHULPEN, 2013), les petites Associations Locales de Solidarité Internationale (ALSI) ont très peu suscité, jusqu’alors, l’intérêt de la recherche dans les sciences sociales,
en France notamment (RYFMAN, 2014). Or, il existe dans toutes les régions de France un foisonnement de petites structures où des « individus ordinaires » tentent de concrétiser des actions
quotidiennes de solidarité.

Université Paul-Valéry Montpellier 3 St Charles 1 à Albert 1er, Montpellier
Salle des Actes n° 11 pendant la soutenance

Cette étude s’est faite sous l’angle d’une sociologie de l’expérimentation qui repose sur l’approche pragmatiste du don solidaire et sur une sociologie des émotions et des valeurs.
L’engagement dans les micro initiatives de solidarité internationale peut-il encore susciter de l’intérêt ou mobiliser des énergies, dans un contexte où l’évolution dans le champ de la coopération au
développement et à l’humanitaire a tendance à privilégier des actions techniques auréolées d’efficacité, d’atteinte d’objectifs et de buts quantitatifs de professionnalisation de l’aide plutôt que de son humanisation ?

Emmanuel AMOUZOUN a fait des études à Abomey-Calavi, Paris 4, Metz et Montpellier. Il a été chargé de cours puis Attaché temporaire d'enseignement et de recherche (ATER).

L’étude, qui a duré 6 ans, a porté sur 164 associations du Gard et de l’Hérault (hors d’Universités, hôpitaux et diasporas) et de 3 associations du Bénin à l’aide d’un questionnaire de 229 questions.
47 réponses pertinentes ont été utilisées dont celles de Formad environnement et de Couleur du Monde de Jacou, ainsi que des entretiens.

Sa thèse comprend 653 pages dont 100 pages d’annexes et 700 références bibliographiques.

Professeur Gautier Pirotte de Liège et Elisabeth Hofmann de Bordeaux pendant l'annonce du résultat de la délibération du Jury



Références :

Gautier Pirotte et Julie Godin. 2013. Coopération au développement. Enquête sur les initiatives populaires de solidarité internationale. Presse de l’Université de Liège. Bruxelles. 154 p.

Julie Godin. 2016. Initiatives populaires de solidarité internationale, des « bonnes intentions » au « professionnalisme » ? : sociologie d’un groupe professionnel à l’aune du sentiment de légitimité,
dans une perspective comparative Belgique / France. Thèse de doctorat en Sciences politiques Paris 1, Centre européen de sociologie et de science politique (Paris) et Université de Liège.
Résumé de la thèse :
A côté des grandes ONG qui bénéficient d'une visibilité dans l'espace public national, de nombreux citoyens décident, suite à une expérience vécue dans ou avec le Sud (voyage, résidence, adoption, etc.),
de « faire quelque chose » pour améliorer les conditions de vie des populations rencontrées et, avec le concours de quelques amis, créent leur propre association de solidarité internationale.

Dans un contexte marqué par la recherche d'une meilleure efficacité des interventions menées dans les pays du Sud, leitmotiv de l'injonction à plus de professionnalisme de la part des acteurs,
cette thèse étudie les discours et les pratiques de ces citoyens « ordinaires » afin de mettre en lumière le rôle qu'ils jouent dans le champ du développement à travers l'animation de ces
« initiatives populaires de solidarité internationale » (IPSI).

Plus précisément, dans la tradition interactionniste de la sociologie des groupes professionnels, nous nous intéressons au processus dialectique par lequel les responsables salariés des ONG et les
responsables bénévoles des IPSl construisent et définissent leur légitimité d'amateur et de professionnel, en tant qu'acteur de développement.

La sociologie de l'action publique nous invite également à étudier l'influence que les pouvoirs publics, par leurs instruments, ont sur la responsabilité et la légitimité des acteurs, sur leurs interactions, sur leur
reconnaissance mutuelle.

L'injonction externe au professionnalisme provenant également des exigences formulées par les partenaires du Sud, nous nous intéressons enfin, de manière transversale, aux perceptions de ces derniers,
dans le cas de projets soutenus au Sénégal.