Les parents sauvages des plantes cultivées
Geneflow spécial 2006
PDF free file available - 1346Kb Résumé : Les espèces sauvages apparentées aux plantes cultivées comprennent les ancêtres des plantes cultivées ainsi que d’autres espèces plus ou moins proches. Elles constituent une source stratégique de gènes de résistance aux maladies, aux ravageurs et aux stress tels que la sécheresse et les températures extrêmes. L’utilisation de parents sauvages a permis d’améliorer la résistance au phytopte de l’enroulement du blé, au mildiou de la pomme de terre et au virus du rabougrissement herbacé du riz. Ils ont également été utilisés pour accroître la tolérance du blé à la sécheresse et du riz aux sols sulfatés acides ou encore pour augmenter la valeur nutritionnelle de certaines cultures, notamment la teneur en protéines pour le blé dur, en calcium pour les pommes de terre et en provitamine A pour les tomates. La protection des espèces sauvages apparentées contribue à maintenir une diversité génétique appropriée dans le pool génétique d’une culture donnée. L’uniformisation génétique croissante des variétés cultivées, combinée aux effets du changement climatique, rend les cultures plus vulnérables aux stress. Aux États-Unis, les pertes catastrophiques subies par les cultures de maïs à la suite de l’épidémie d’helminthosporiose des années 1970 ont mis en évidence le risque reel d’une dépendance vis-à vis d’un petit nombre de variétés à haut rendement. Bien que les États-Unis assurent environ la moitié de la production mondiale du maïs, cette production repose ainsi sur moins de 5 % de la diversité disponible sur l’ensemble du globe. Les espèces sauvages apparentées aux plantes cultivées sont des outils précieux pour adapter les espèces cultivées à l’évolution des conditions environnementales et des besoins humains, mais les populations naturelles de ces espèces sauvages sont de plus en plus menacées en raison de leur surexploitation et de la destruction de leur habitat. Un projet international a été lancé en 2004 en réponse à ces risques. Ce projet, financé par le Fonds pour l’environnement mondial et mis en œuvre par le Programme des Nations Unies, réunie des partenaires de cinq pays (Arménie, Bolivie, Madagascar, Sri Lanka et Ouzbékistan) qui possèdent un grand nombre d’espèces sauvages apparentées importantes et menacées. Pour plus d’informations sur ce projet, reportez-vous à la présentation en page 2. Cette section spéciale de Geneflow 2006 est parrainée par le projet « Conservation in situ des parents sauvages des plantes cultivées », dans le cadre de ses activités de sensibilisation. À mesure que les connaissances sur les espèces sauvages apparentées aux espèces cultivées augmenteront, les sélectionneurs s’y intéresseront de plus en plus afin de trouver des solutions à un grand nombre de problèmes non résolus lies aux maladies des plantes. La rouille noire, détectée sur le blé en Ouganda en 1999 et baptisée Ug99, compte parmi ces menaces. Cet agent pathogène s’est depuis répandu dans l’ensemble de l’Afrique de l’Est, où il entraîne des chutes de rendements grainiers pouvant atteindre 71 %. Si elle n’est pas maîtrisée rapidement, la souche Ug99 pourrait entraîner une épidémie mondiale au cours des 15 prochaines années. La conservation et l’utilisation des espèces sauvages apparentées aux plantes cultivées pourraient jouer un rôle clé dans la lutte contre Ug99 et contre les autres fléaux qui menacent l’agriculture et la sécurité alimentaire.
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