MANANJO H. 2008. Valorisation des ignames endémiques du Sud-ouest de Madagascar. Etude ethnobotanique dans la région d’Ankazoabo et Sakaraha. DEA en Biodiversité, option biologie végétale, Formation doctorale Sciences, Département des Sciences biologiques, Faculté des Sciences, Université de Toliara. 86 p. + Annexes.

Résumé :

La cueillette des produits forestiers non ligneux saisonniers est une activité ancestrale en pays Bara, pays principalement d’élevage (Sud-ouest de Madagascar). Elle concerne la chasse aux animaux, la récolte du miel et surtout les plantes spontanées dont l’igname.

L’igname, Dioscorea sp., est une liane monocotylédone, dioïque, annuelle avec un tubercule comme organe de réserve qui sert d’aliments d’appoint (mais d'activité d'appoint) pendant les périodes de soudure ou en période de disette. L’étude a été réalisée dans la région d’Ankazoabo entre les fleuves Mangoky et Fiherenana.

L’aire de répartition des onze espèces d’igname recensées dont neuf endémiques est vaste et fragmentée comme le couvert forestier. Nouvelle dans le Sud de Madagascar, une espèce appelée Gago en Bara, a été découverte près de Bereroha.

Pour les éleveurs Bara, la cueillette des tubercules d’igname, même si c’est une activité traditionnelle n’est pas considérée comme une activité noble. Elle est faite par des familles pauvres proches géographiquement des forêts. Aucune espèce d’igname n’a été domestiquée.

L’enquête, menée dans dix terroirs situés entre Sakaraha, Ankazoabo et Bereroha auprès de 284 paysans montre qu’actuellement les ignames sont valorisées par l’arrivée de migrants d’autres régions de Madagascar et les possibilités de commercialisation.

La vente des tubercules, surtout de l’espèce D. maciba, sur les marchés hebdomadaires est en effet une activité lucrative. Elle entraîne la surexploitation et le ramassage des pieds non matures avant la fructification. La mise en culture au champ est considérée comme tabou.

La conservation in situ en forêt et en lisière de forêt pourrait être la meilleure façon de conserver et de valoriser les ignames sauvages comme l’avaient fait autrefois les ancêtres Bara.