RAKOTONDRATSIMBA H.M. 2008. Étude ethnobotanique, biologique et écogéographique des Dioscorea sauvages d'Ankarafantsika (Nord-ouest de Madagascar) en vue de leur conservation. DEA Université d'Antananarivo.

Résumé.

L’inventaire mené dans le parc Ankarafantsika (PNA) près de Mahajunga, a permis de recenser 8 espèces de Dioscorea sauvages dont 6 endémiques : D. maciba, D. bemandry, D. ovinala, D. antaly et D. bosseri et deux introduites : D. sansibarensis et D. bulbifera. Les enquêtes auprès de la population locale du parc montrent que le tubercule de Dioscorea sauvages, surtout celui de D. maciba, est un aliment de subsistance pendant la période de soudure. 

A partir des résultats de notre étude, on a pu déterminer l’indice d’utilisation de chaque espèce, les formes d’utilisations rencontrées localement, les moyens et critères de prélèvements des tubercules par les communautés riveraines du parc.

Concernant particulièrement la place de masiba par rapport à d’autres aliments du régime alimentaire de la population, il est en troisième position après le riz et le maïs. Bien que son exploitation dans les zones d’utilisation contrôlées (ZUC) soit soumise à une réglementation, des tubercules de masiba frais en provenance du PNA sont vendus sur les marchés locaux et régionaux à travers des filières d’approvisionnement clandestines. Ainsi il a été enregistré lors des surveillances, plus de 500 nouveaux trous de masiba non remblayés par hectare ; même dans le « noyau dur » du parc. Quand on sait que le développement d’un tubercule de 4 kg à partir d’une graine dure 4 à 5 ans, il est judicieux de se poser la question de la conservation durable de cette espèce non seulement au niveau des réseaux nationaux des aires protégées, mais également en dehors, et de l’impact de son exploitation sur l’environnement.

Actuellement, un plan de gestion spécifique pour la conservation et l’utilisation durable des tubercules de Dioscorea sauvages dans le PNA est en cours d’élaboration et de mise en œuvre en collaboration avec les communautés locales et les décideurs locaux.

Mots-clés : Dioscorea, Inventaire, Aire protégée, gestion, conservation